
Les clients de l’opérateur national de transport ne savent pas si on écoute, vraiment, leurs doléances comme cela se faisait il n’y a pas longtemps.
La Presse — Il est vrai qu’auparavant, ces clients avaient à leur disposition des boîtes de réclamations et les chefs de station recueillaient leurs doléances. De ce fait, la société de transport avait au moins la possibilité de sonder ses passagers et pouvait accéder à leurs desiderata chaque fois que cela était possible.
Aujourd’hui, ces canaux de communication classiques n’existent plus. On n’a même pas pensé à exploiter les nouveaux moyens de communication.
L’incident enregistré à la station Habib-Thameur à proximité du jardin du Passage, le 11 février dernier, (des agents de la Transtu s’en seraient pris à un client et l’auraient violenté) est un exemple de l’incompréhension totale entre la société et ses clients. La personne agressée avait exprimé (peut-être d’une façon inappropriée son exaspération après un très long retard des bus sans la moindre explication) sa désapprobation de la qualité des services
Halte aux comportements irresponsables !
Aussi faudrait-il penser à se rapprocher de la clientèle grâce à des actions de communication et de sensibilisation ainsi que grâce à des efforts d’information.
Cela est de nature à éviter beaucoup de malentendus. De plus, il n’y a aucun mal à ce que des opérations de contrôle se fassent dans les moyens de transport publics par des responsables pour mieux appréhender les dysfonctionnements et les souffrances des voyageurs.
Jusqu’à maintenant, les responsables réagissent après coup. Ils n’anticipent pas comme ils le faisaient avant. On peut même dire qu’ils sont, totalement, coupés de la réalité. On espère se tromper. Mais le vécu des usagers est là pour consolider notre raisonnement.
Parmi les mesures à prendre, les usagers attendent la mise en œuvre du programme des fréquences et de leur régularité. Avec les moyens disponibles, il est possible d’appliquer cette mesure. Une condition s’impose, toutefois : les moyens de transport mobilisés doivent respecter des horaires stricts et veiller à ne pas perturber la régularité du trafic. Un exemple pour illustrer nos propos : sur une ligne de métro d’une longueur de 8 km, au moins 4 métros assurent les dessertes. En principe, la fréquence ne devrait pas dépasser les 20 mn (comme l’a, justement, promis le ministre du Transport au cours d’une importante réunion tenue le 29 janvier dernier). Or, des dysfonctionnements inexpliqués interviennent, quotidiennement, et faussent tous les calculs. Du coup, les fréquences réelles dépassent, souvent, les 40, voire les 60 minutes. Ce qui est inadmissible.
Il est, vraiment, déplorable de constater des comportements irresponsables chez certains agents de la Transtu. Il n’est que de citer le non-respect des itinéraires officiels qu’ils sont tenus de suivre. Pis encore, ces agents “grillent”, délibérément des stations (surtout lorsque ces stations sont pleines de gens qui attendent depuis de très longues minutes ou d’élèves à la sortie des établissements scolaires).
Et là, les exemples abondent puisqu’on les connaît très bien. Et, malheureusement, depuis longtemps. Citons des lignes de bus comme les 20 et, particulièrement, la ligne 20 C et 18 C, les lignes 60, 59 A, 74 247, 347 et bien d’autres..
Le grand tort des conducteurs de bus qui desservent ces lignes c’est qu’ils ignorent totalement que leur mission est de transporter les gens et non de les laisser sur place.
À vrai dire, la Transtu demeure une grande entreprise publique capable de réaliser tous les projets programmés à condition d’impliquer toutes les compétences dont elle dispose. À cet effet, de nombreux anciens agents et cadres à la retraite seraient honorés d’offrir leurs services et, notamment, des techniciens chevronnés capables d’apporter leur contribution dans l’entretien et la maintenance des matériels roulants et des équipements. Leurs collègues les connaissent et reconnaissent leur apport à ces niveaux.